[Résistants] Cluny et ses rues : des noms pour se souvenir – Léa Aujal, Clara M et Chantal Clergue

Et vous, connaissez-vous les rues Cluny, celle de Robert Lenfant, de Jacques Guéritaine ou de George Malere ? Jeudi 30 décembre, nous voici embarquées toutes les trois dans la voiture d’Annie Dufy… quel périple ! Il nous faut même l’aide du GPS pour en trouver certaines et celle de George Malere a disparu ! 


Berty Albrecht (1893-1943)

Féministe et membre fondateur du Mouvement Combat avec Henri Frenay. Cachée à Cluny dans un appartement de la famille Gouze, elle est arrêtée à Mâcon le 28 mai 1943 par la Gestapo puis transférée à la prison de Fresnes où les Allemands déclarent son décès le 31 mai. Son corps est retrouvé dans le cimetière de la prison en mai 1945.

Compagnons de la Libération, Médaille militaire à titre posthume, Croix de guerre 1939-1945 avec palmes, Médaille de la Résistance avec rosette.

Rue_Berty_Albrecht


Commandant Laurent Bazot

Capitaine de réserve d’aviation qui prend le commandement du « Commando de Cluny » issu du régiment de Cluny. Son emblème et sa devise sont « Fault pas y crainsdre. » Le 11 août 1944, le commandant Bazot dirige les opérations au Bois-Clair, barrant ainsi aux Allemands l’accès au tunnel de la voie ferrée. À la fin de la journée, l’ennemi recule et Cluny devient la première ville libérée de Saône-et-Loire. Le « commando », dont la prise d’armes a lieu le 8 septembre 1944 à Mâcon devant le général de Lattre de Tassigny, devient une unité régulière de la première armée française. Il s’illustre en Franche-Comté, en Alsace et dans les Vosges. En janvier 1945, le Commando prend la dénomination de 4e bataillon de choc et sa campagne militaire s’achève le 8 mai 1945, date de la capitulation de l’Allemagne.

Rue_du_cdt_Laurant_Bazot

bataillon 005


Jean Bonat (1901-1944)

Garde-champêtre à Cluny, interné à Compiègne. Déporté à Mauthausen. Décédé à Mauthausen-Gusen le 3 décembre 1944.

NB : La plaque Jean Bonat n’a pas encore été déposée en ville mais une autre plaque existe, placée dans le hall de la mairie de Cluny.


Robert Gandrez (1924-1944)

Agent de liaison affecté au PC de Laurent Bazot. Arrêté à Fragnes alors qu’il tente de joindre le maquis du Mont-Saint-Romain le 2 juillet 1944 pendant la bataille d’Azé. Torturé par la Gestapo à Mâcon. Fusillé par les Allemands le 6 juillet 1944 à Varennes-les Mâcon. Le 10 août 1944, ses funérailles eurent lieu à Cluny avec les maquisards en armes et toute la population.

Rue_Robert_Gandrez


Jacques Guéritaine (1874-1944)

Maire de Cluny depuis 1935, il fournit aux résistants de fausses pièces d’identité.  Arrêté le 14 février 1944. Décédé le 6 novembre 1944 à Neuengamme-Bergen Belsen.

Rue_Jacques_Gueritaine

NB : Une autre plaque existe en mémoire de J. Guéritaine, placée dans le hall de la mairie de Cluny.


Maurice Lacoque (1922-1944)

Réfractaire au STO, il rejoint les FTP et se trouve affecté le 6 juin 1944 à la section stationnée au Bois Clair. Décédé le 11 août 1944 à la bataille du Bois-Clair.

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Robert Lenfant (1927-1944)

Blessé à la bataille d’Azé. Décédé à l’hôpital de Cluny le 5 juillet 1944.

Rue_Robert_Lenfant


Raymond Jeanniard (1923-1944)

Blessé à la bataille d’Azé. Décédé à la suite de ses blessures le 5 juillet 1944.

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Georges Malere (1904-1945)

Directeur de l’usine à gaz de Cluny. Arrêté le 14 février 1944. Décédé le 21 mars 1945 à Mauthausen-Gusen.

NB : Malheureusement, la plaque de G. Malere a disparu de son emplacement…


Place des Martyrs de la déportation

Place_des_martyrs_de_la_deportation


Jean Renaud (1903-1944)

En 1942, il organise le maquis de Cluny. Recruté sur place par le SOE section F, avec le grade de lieutenant, il intègre le réseau Tiburce-DITCHER d’Albert Browne-Bartroli en octobre 1943. Sa femme est déportée le 14 février 1944 et il sera arrêté par les Allemands le 10 juin 1944 à la gare de Cluny.

Chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance, Military Cross.

Jean Renaud


Rond-Point Lucie Aubrac (1912-2007)

Lucie Samuel-Aubrac (née Bernard) est une résistante née à Salornay-sur-Guye. Ses cendres reposent dans le cimetière du village.

Grand officier de la Légion d’honneur, Grand-Croix de l’Ordre national du Mérite, Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance avec rosette, Commandeur des palmes académiques.

Rond_Point_Lucie_Aubrac


Albert Schmitt (1915-1944)

Professeur de dessin technique à La Prat’s. Membre du groupe Franc-Tireur avec M-L Zimberlin. Avec le groupe du « Loup », il part en direction de la Valouze le 11 août 1944. Alors qu’il progresse seul en reconnaissance, il est abattu par les Allemands près de l’église de Bourgvilain.

Croix de Guerre avec Palmes.

Albert Schmitt


Stèle des déportés

« Le 14 février 1944, 62 Clunisois sont partis pour les camps de déportation nazis. 31 ne sont pas revenus. 10 étrangers à la commune partagèrent le sort de nos concitoyens. »

Stele_deportes

La  date du 14 février est symbolique mais tous les Clunisois et « étrangers » à la commune ne furent pas arrêtés à cette date, tels Claudius Mangeard et Claudius Pautet, déportés en 1943. Furent exactement arrêtés et déportés le 14 : 34 hommes de Cluny et 8 « étrangers » à la commune, 15 Clunisoises et 2 femmes non domiciliées à Cluny.


Marie-Louise Zimberlin (1889-1945)

Professeur à La Prat’s et aux Arts-et-Métiers. Membre fondateur du mouvement Franc-Tireur de Cluny. Arrêtée en plein cours le 15 février 1944. Décédée le 14 avril 1945 à Annemasse.

Croix de guerre avec palmes pour faits de guerre exceptionnels, Médaille de la Résistance, Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, inhumée dans la crypte de La Sorbonne.

Citation : « Résistante de la première heure, membre fondateur du mouvement « Franc-Tireur » de Cluny, s’est consacrée avec un courage sans défaillance à la lutte clandestine contre l’ennemi. Arrêtée en février 1944, déportée au camp de Ravensbrück est décédée le 14 avril 1945, après quatorze mois de captivité, payant de sa vie son dévouement à la cause de la Libération. »

Rue_MarieLouise_Zimberlin

NB : La plaque de M-L Zimberlin comporte une erreur sur son lieu de décès.

Léa Aujal, Clara M et Chantal Clergue

1 réflexion sur « [Résistants] Cluny et ses rues : des noms pour se souvenir – Léa Aujal, Clara M et Chantal Clergue »

  1. Article très instructif et très utile pour les ignorants-non-clunisois qui comme moi ne sont pas coutumiers de tous ces noms que nous entendons cette année et qui, je l’avoue, finissent parfois par se mélanger… Merci à toutes !

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